Crise anglophone : péril sur la filière banane
Avec 278 450 tonnes de bananes produites en 2015, le Cameroun devenait le premier producteur parmi les pays ACP. Malheureusement le début de crise anglophone, la production camerounaise ne cesse de chuter.
Avec 3 800 ha de surfaces plantées en 2015, la CDC était le 2ème grand producteur de banane du pays. Suivie de la PHP (4 128 ha plantées) et de BOH Plantations Limited (266 ha plantées en 2015). Malheureusement, la société est désormais totalement à l’arrêt en raison des exactions dues à la crise anglophone. Plus grave, depuis le mois de septembre 2018, elle n’a plus exporté un seul kilogramme de banane.
Son manque à gagner en termes de chiffres d’affaires, entre janvier 2017 et août 2019, se chiffre à environ 30 milliards de FCFA. « Les sites de production ont cessé toute activité. Les plantations ou ce qui en reste font l’objet de pillages réguliers ». Constate le Gicam dans un rapport actualisé de l’impact économique de la crise anglophone.
Capacité de production au point mort
Les difficultés de la filière banane de la CDC se répercutent sur l’ensemble de la filière. La PHP, dont l’une des plantations se situe dans la région du Sud-ouest, est également impactée. Son activité est tombée à 60% de ces capacités. En raison des attaques sur ces installations, des enlèvements et des atteintes à l’intégrité physique de certains employés.
« En dépit des dépenses de sécurité que l’entreprise supporte déjà, un abandon de cette plantation reste à craindre. Perspective qui mettrait la PHP dans son ensemble en grande difficulté ». Craint l’organisation patronale dans son rapport.
La CDC représentait près de 40% des exportations
Avec 278 450 tonnes de bananes produites en 2015, le Cameroun devenait le premier producteur parmi les pays d’Afrique Caraïbes et Pacifique (ACP). Détrônant ainsi la Côte d’Ivoire, pour une première fois. La production de la CDC représentait alors près de 40% des exportations totales. Soit 110 mille tonnes de bananes en 2015 et 113 mille tonnes en 2016. Avec la crise sécuritaire, cette branche a progressivement sombré.