La Cameroun Développement Corporation est l'une des toutes premières entreprises camerounaises. C'est le premier employeur du pays et l'un des principaux exportateurs. Cette société est détenue pour partie par l’Etat camerounais.
La CDC produit de la banane, de l'huile de palme, du caoutchouc naturel et quelques cultures plus marginales. Toutes ces plantations sont situées dans le sud-ouest du Cameroun, autour du mont Cameroun. L’activité bananière est confiée à Del Monte par un contrat de gestion. Depuis 1998, le Gouvernement camerounais a entamé un processus de privatisation de la société. Les plantations couvrent un peu moins de 3 000 hectares pour une production d’environ 100 000 tonnes (voir Fig. 7 et 8).
La compagnie Del Monte Fresh Products est présente sur le marché de la banane depuis 1968. C’est une firme multinationale qui se trouve aujourd’hui dans les premiers rangs mondiaux des producteurs de bananes. Elle participe à l’intégration verticale de la filière. En effet, un contrôle de la production jusqu’à la vente permet un meilleur rendement et évite les litiges.
Cependant, cela rend les producteurs nationaux plus dépendants. Del Monte participe à la production et gère l’approvisionnement en intrants. Elle a su s’implanter au Cameroun, à la fin des années 80, en prévision de l’OCMB, pour pouvoir ainsi être présente dans un pays ACP traditionnel.
En fait, la CDC lui vend la majorité de sa production FOB (incoterms Free On Board)
Douala. Cette banane est alors commercialisée sous le label « Del Monte Cameroun ». Pour le restant, la CDC commercialise sa production sous le nom de « CDC Banana ».
La chute de production en 2007 est due à une conjoncture climatique très défavorable (coup de vent). Cependant depuis 2002, les rendements sont en régression (voir Fig 6). Cette situation est due à un système de culture peu adapté au contexte pédoclimatique et à un renouvellement insuffisant des bananeraies (faible investissement certainement lié à la problématique de privatisation de l’entreprise). Ceci est sans doute à mettre d’abord sur le compte des incertitudes liées au renouvellement du contrat entre CDC et DEL MONTE. Les coûts de production restent compétitifs notamment du fait des faibles dépenses liées à l’irrigation réalisée de manière gravitaire sur 700 ha et avec l’utilisation de moteurs électriques.
Le programme de développement à moyen terme porte principalement sur un renouvellement des plantations existantes. Des actions de drainage sont également prévues. Par ailleurs, un programme de plantation de 1 700 hectares supplémentaires est envisagé. Il faut signaler que le contrat de gestion de Del Monte court jusqu’en fin 2009 et que son renouvellement est maintenant annuel et non plus quinquennal.